Par les introspections, vécues les yeux fermés, tu prendras conscience que tu peux résoudre tous les tracas de ton existence et toutes les douleurs ressenties par ton corps. Comme point de départ de ta démarche tu matérialiseras la problématique que tu désires résoudre et tu termineras en trouvant la solution sereine à ta déposition de départ.
Je me souviens de cette amie britannique à l’accent délicieux qui après avoir apprivoisé ses plus gros démons continue à venir régulièrement en consultation. Elle est musicienne et m’interpella dès son arrivée, prétendant que son chef lui avait lancé, le mercredi précédent, une phrase au ton persiflant qu’elle avait réceptionné dans l’oreille gauche. Elle l’avait entendue comme un « la » bémol et elle sentait qu’elle devait le travailler. Il va sans dire que le son est son sens préféré et qu’en quelques minutes, et un détour par les châteaux hantés de son enfance, elle termine avec un doux son de cornemuse et un « la » parfait dont elle va jouir à chaque instant de la vie qu’elle désire harmonieuse et fluide.
Voici la démarche d’une femme qui continue d’améliorer sa vie par l’introspection, après avoir découvert pourquoi elle était aux prises avec des hommes qui la mettaient face à la violence.
Lors d’une séance, une photo Polaroïd a été déposée devant moi. Un visage tuméfié rendait difficile la reconnaissance du portrait de ma patiente. Elle avait été battue et avait été hospitalisée dans l’unité des soins intensifs pour soigner les coups et blessures infligés. Ce témoignage la renvoya à un rêve qu’elle avait fait enfant. Elle avait été attaquée par un loup et dévorée. La fillette s’était éveillée et hurlait, debout sur son lit.
Son père accouru l’a pris dans ses bras, en lui déclarant qu’il ne fallait pas avoir peur. Il porta l’enfant dans la salle de bains. Face au miroir, elle se reconnut, le visage en sang. Le père répéta qu’il ne fallait pas avoir peur.
Elle s’était tant agitée lors de son éveil, après le cauchemar, qu’elle s’était elle-même blessée et saignait du nez, persuadée qu’elle avait été effectivement dévorée par le loup. Son père répéta simplement qu’il ne fallait pas avoir peur. Il avait oublié de parler du loup. Le manque de reconnaissance fit que l’enfant avait désormais associé l’animal féroce au manque de reconnaissance de son papa.
La démarche permit de changer le rapport à cet homme et au rôle de prédateur et de violent qu’avait depuis répété l’enfant, jusqu’à son âge adulte. Les hommes et les loups n’étaient plus qu’un et elle choisit des maris ou des amants qui eurent un comportement violent. Guérie, sa vie bascula avec toutes ses limitations, face au masculin.
Cette consultée battait tous les hommes qui s’aventuraient à partager sa vie. C’était une femme que je pourrais décrire comme une force de la nature. Elle était imposante par sa taille et sa force. Elle avait toujours choisi des partenaires plus faibles et finissait par les violenter. En quelques séances, elle changea son comportement et découvrit le pourquoi de sa rage sous-jacente et régla son problème de façon immédiate.
En introspection par une parabole, elle se retrouva couchée sur du sel et du sable. Un pied d’homme noir apparu devant elle et en quelques instants, les yeux fermés, je la vis bondissant de son fauteuil et s’asseoir, toujours les paupières closes, sur l’accoudoir avant de s’écrouler à nouveau dans la profondeur du siège. Elle venait de se voir frappée à la nuque par cet homme de couleur.
Toute la tribu suivit et, attachée, elle fut rouée de coups. À chaque choc, elle sursautait encore dans le fauteuil. Elle pleura et par le goût salé de ses larmes, elle se retrouva dans le liquide amniotique. Fœtus, elle se mit à l’écoute de son environnement et par un son, elle reconnut tout d’abord la voix de son père et ensuite celle de sa mère.
La dispute était à son comble. L’homme avait bu, il était alcoolique. Quelques instants plus tard, elle reçut le premier choc sur sa nuque et, coup après coup, elle se sentit battue. Son père était en train de frapper sa mère enceinte. D’avoir traversé ce drame et la haine qu’elle put découvrir à cet instant, qu’elle finit par accueillir et exprimer, lui fit perdre toute colère contre les hommes. Elle était guérie.
Ce temps repris, revécu, traversé, reconnu, a besoin qu’on lui laisse prendre sa place; qu’on accepte de l’intégrer, de le savourer et de constater que le résultat de la démarche est semblable à la découverte d’un catalyseur qui transforme un précipité. Après l’expérience alchimique et la reconnaissance de ce qui précède l’épreuve, la sérénité, la paix et une joie intense s’installent, sans avoir rien à exiger du mental.
Il est facile d’admettre que cette méthode est différente de celle qui est vécue dans l’acte psychothérapeutique. Ce processus chamanique est en effet loin d’être profane comme nos méthodes occidentales. L’objectif final est de relier l’humain à ses racines terriennes. De lui permettre de retrouver le chemin qui l’appelle de cette terre vers le ciel, de le connecter à sa dimension cosmique. C’est alors seulement que cet enseignement ancestral prend toute sa dimension. Cette tradition s’avère prête à nous élever, nous transformer, nous permettre de revoir notre destinée. Cet apprentissage modifie radicalement nos états de confusion intérieurs. Une incubation s’ensuit. Je recommande d’attendre une treizaine, parfois deux, pour installer la transformation dans un présent qui dure. De prendre le temps du constat de la sérénité qui s’est affirmée. C’est par la certitude du résultat que cette méthode et son processus régressif sont précurseurs. Notre millénaire s’annonce prêt à intégrer ces pratiques chamaniques ancestrales qui seront placées aux côtés de celles utilisées depuis un peu plus d’un siècle en Occident.
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