A livre ouvert

Les titres que je recommande lors des consultations

  • Grad Marcia – La princesse qui croyait aux contes de fées
  • Twist Lynne Editions Ariane – L’âme de l’argent ou transformer sa relation avec l’argent et la vie

Extraits des Lettres précolombiennes de G. Baudot utiles à la compréhension de l’Ethnorésilience:

La légende des Soleils – la création des 5 Soleils ou le calendrier aztèque

On racontait, on disait qu’ainsi, il y avait eu avant quatre vies, et celui-ci était le cinquième âge. Comme le savaient les vieux, en l’an 1-Lapin la terre et le ciel ont assis leurs fondements. Et ils le savaient ainsi, ils savaient que quand la terre et le ciel eurent assis leurs fondements, il y avait eu quatre genres d’hommes, quatre genres de vies. Ils savaient aussi que chacune d’entre elles avait existé dans un Soleil.

Et ils disaient que les premiers hommes, leur dieu les fit, les forgea avec la cendre. Ils attribuaient cela à Quetzalcoatl, dont le signe est 7-Vent; il les fit, il les inventa. Le premier Soleil qui prit ses assises, son signe était 4-Jaguar. Il est arrivé avec lui que le ciel fut opprimé, le Soleil ne suivait plus sa route. Quand le soleil arrivait à midi, tout de suite il faisait nuit, et les jaguars dévoraient les gens quand il faisait sombre. C’est dans ce Soleil que vivaient les géants. Les vieux disaient que les géants se saluaient ainsi: « ne tombez pas », car celui qui tombait, tombait pour toujours.

Le second Soleil fut fondé alors. Son signe était 4-Pluie. On l’appelait Soleil de Pluie. Il est arrivé qu’avec lui il a plu du feu, ceux qui vivaient en lui ont été brûlés. Et avec lui il a aussi plu du sable. Et on disait qu’avec lui il a également plu des cailloux, tous ceux que nous voyons, que la pierre de tezontle a bouilli, et qu’alors les rochers ont rougis.

Le troisième Soleil fut fondé alors. Son signe était 4-Eau, on l’appela Soleil d’Eau. Il est arrivé avec lui que l’eau emmena tout. Les gens devinrent poissons.

Son signe était 4-Vent. Le quatrième Soleil fut fondé alors. On l’appelait Soleil de Vent. Pendant sa durée tout a été emporté par le Vent. Ils sont tous devenus singes. Ils se sont éparpillés, à travers les monts, ils ont été y vivre les hommes-singes.

Le Cinquième Soleil. 4-Mouvement, son signe. On l’appelle Soleil de Mouvement, parce qu’il bouge, qu’il suit sa route. Et comme les vieux nous le disent, avec lui il y aura du mouvement sur terre, il y aura des famines, et nous périrons ainsi. En l’an 13-Roseau, on dit qu’il est venu exister, qu’il est né, le Soleil qui existe maintenant. C’est alors qu’il éclaira, qu’il fit l’aurore, le Soleil de Mouvement qui est là, maintenant. 4-Mouvement est son signe. C’est lui, le cinquième Soleil qui a été fondé. Avec lui, il y aura du mouvement sur terre, avec lui, il y aura des famines.

Le poète, créateur d’immortalité

Au départ, la perception douloureuse du temps et de son oeuvre: Je le dit, moi, Nezalhualcoyotl: alors, vivons-nous vraiment sur la terre? Non, nous ne sommes pas pour toujours sur la terre, seul un petit instant ici! Même le jade se brise, même l’or se fend, même la plume de quetzal se déchire. Nous ne sommes pas pour toujours sur la terre, seul un petit instant ici!

La geste de Quetzalcoatl – le trajet « introspectif » ou la « petite mort » de la planète Vénus

On disait, on racontait que quand il gouvernait, aux temps du premier Serpent à Plumes Précieuses de Quetzal, celui que l’on nommait Un Roseau, qu’alors, il ne voulut jamais de sacrifices humains. Mais, ensuite, quand Huemac gouverna, tout cela commença, et devint habitude. Ce sont les chamanes qui l’ont commenté…

…Avec Quetzalcoatl commencèrent tous les arts, tout ce qui est technique. Ses maisons étaient dressées : l’une était d’émeraudes, l’autre était d’or, l’autre en coquillage rouge et une autre en nacre. Il y avait une maison aux panneaux de turquoise et une autre en plume de quetzal…

… Là-bas, tout était richesse : fin et riche ce que l’on mangeait, toutes sortes de nourritures. On dit que les calebasses étaient immensément grosses, telles que leur tour était de quatre brasses, certaines étaient de forme ronde. Et les épis de maïs longs comme des manchons de mortiers de basalte, très longs et il fallait les mesurer avec les bras. Et les pousses de blette étaient hautes comme des palmes et poussaient encore…

…Et là, vivaient aussi toute sorte d’oiseau au beau plumage : des bluets, des quetzals, des oiseaux noirs et jaunes, et les oiseaux rouges précieux, au long cou. De même, toutes sortes d’oiseaux qui ont de belles trilles, ceux qui ont un chant si paisible. Et toute espèce de pierres fines, d’émeraudes. L’or n’était point compté, tant il y en avait. En ce qui concerne le cacao, il y en avait du plus fin et en abondance, partout poussaient les plants de cacao. Jamais les habitants de Tula n’ont connu le besoin, ils étaient toujours heureux et prospères.

Rien de manquait chez eux. Ces petits épis qui restaient atrophiés et qui ne poussaient pas, ne servaient qu’à chauffer leurs bains.

Alors, les sorciers sont venus là où il y avait là des agaves, ils en demandèrent, et pendant quatre jours ils préparèrent la bière d’agave, et peu à peu la raffinèrent. Ils avaient découvert eux-mêmes des petits pots de miel sauvage, et ils les mélangèrent à la bière.

Les voici qui partent pour la demeure de Quetzalcoatl, à Tula.

Ils emmènent la bière. Ils sont arrivés, ils ont essayé de parler au souverain, mais la garde de Quetzalcoatl n’y a point consenti, il ne les laissaient pas entrer.

Quetzalcoatl entendit cela et dit enfin:

– Qu’ils entrent!

Ils entrèrent, le saluèrent et lui ont offert la bière d’agave. Il dit:

– Certes, non, je ne boirais pad cela. Je suis un homme d’abstinence. Cela est peut-être enivrant. Cela est peut-être mortel.

Ils dirent:

– Goûtes-y, au moins, avec le doigt.

Il aima et dit:

– Je vais boire jusqu’à trois fois.

Et les sorciers lui dirent:

– Tu en boiras même quatre.

Et il lui en donnèrent cinq. Et ensuite ils dirent au souverain:

– C’est ton offrande aux dieux.

Et quand il eut bu, alors ils en offrirent à ses vassaux, à chacun cinq mesures. Et ils burent et tous trouvèrent l’ivresse. Et ensuite, les sorciers ont dit à Quetzalcoatl:

– Prince, chante, s’il te plaît!

Voici le chant que tu dois entonner.

«Voici ma maison de plumes, voici ma maison aux plumes de quetzal vert, cette maison de plumes noires et jaunes, plumes dorées de pluvier, cette maison de nacre rouge, il me faut la quitter, ay, ay, ay!»

Et quand il fut envahi par une grande joie, il dit:

– Amenez-moi la Natte Précieuse, ma sœur, près d’elle nous allons continuer à boire, jusqu’à l’ivresse!

Et quand elle fut arrivée, elle prit place près de Quetzalcoatl. Alors, ils lui ont donné quatre mesures, et plus encore, la cinquième de cette bière. Telle était la libation. Et c’est ainsi qu’ils les ont enivrés.

Et quand ils eurent bu, ils ne dirent plus rien.

Nous sommes des gens d’abstinence. Il ne sont plus jamais descendus, pour le bain rituel, dans la rivière; ils ne se sont plus percés d’épines; ils n’ont plus rien fait quand l’aurore pointe! Et quand le nouveau jour fut  levé, ils se sentaient pleins d’amertume, leur cœur était amer.

Quetzalcoatl disait alors:

– Malheureux que je suis!

Ecrasé de tristesse au dedans de lui-même, il fit ce chant, et le dit en partant:

«Qu’on ne tienne plus compte de mon sort, chez moi, je dois en rester là. Et comment là? Là, ou, même si je chante, même si mon corps a été fait de terre. Souci et douleur, voici mon héritage! Jamais plus, jamais je ne retrouverai la vie!»

Et quand il eut terminé son chant, ses vassaux, eux emplis de tristesse, tous unis, se mirent à chanter ce chant:

«Il nous avait enrichi dans une douce prospérité, il était notre souverain, le grand Quetzalcoatl! Vos émeraudes brillent. Le bois rouge est brisé, et nous voici, en pleurs!»

Et quand les vassaux eurent fini leurs chants, Quetzalcoatl leur dit:

«Grands-pères, mes serfs, je vais quitter la ville; je vais entreprendre ma route. Donnez des ordres pour qu’une boîte en pierre me soit taillée».

Et en toute diligence, il firent une boîte en pierre. Quand elle fut faite, ils y ont couché Quetzalcoatl. Et il passa quatre jours dans ce coffre de pierre. Il reprit sa santé et se leva le cinquième jour. Il dit alors:

– Mes grands-pères, mes serviteurs, partons. Fermez tout, cachez tout ce que nous avions découvert, c’était la richesse, la joie, c’était notre bien et notre trésor!

Voici, maintenant, qu’il part, Quetzalcoatl. Il se mit debout et il convoqua tous ses serviteurs. Il se mit à pleurer pour eux. Ils se sont mis en marche, ils vont connaître le pays du noir et du rouge, l’endroit où l’on brûle. Et il dirigeait son regard de tous côtés, il cherchait à se retenir, mais il ne trouvait nulle part de quoi réjouir ses yeux. Alors, il pose sa vue sur Tula et à l’instant il se met à pleurer; il pleure à gros sanglots, deux torrents de grêle dévalent; ses pleurs qui glissent sur son visage, ses pleurs qui, goutte à goutte, viennent percer les pierres…

Et l’on raconte, qu’en l’an 1-Roseau, il parvint aux rivages de la mer, au bord du grand océan lumineux. Et là, il s’arrêta et se mit à pleurer.

Il prit ses ornements, lentement il les revêtit, sa parure en plumes de quetzal et son masque de turquoise. Et après s’être paré, il mit le feu, lui-même, à ses vêtements, et s’embrasa dans les flammes. Voici pourquoi on nomme le Bûcher, là où Quetzalcoatl s’est brûlé..

Et il est notoire que lorsqu’il brûla et que ses cendres s’élevèrent, vinrent le voir, vinrent le contempler tous les oiseaux au beau plumage qui vont et volent dans les airs: l’ara aux plumes rouges, le bluet et le tourd si fin, le brillant oiseau blanc, et les perroquets et les perruches, ceux qui ont le plumage jaune, et tous les oiseaux raffinés.

Et quand cessèrent de brûler ses cendres, le cœur de Quetzalcoatl s’éleva dans les hauteurs. On le vit, et selon les témoins, il fut emmené au ciel et il y entra. Les vieux disent, qu’il est devenu l’étoile du matin, celle qui paraît avec l’aurore. Elle vint alors, elle apparu alors, lorsque mourut Quetzalcoatl. Voilà pourquoi il a pris le nom de Maître de l’Aurore.

Et l’on raconte encore, que lorsqu’il mourut, pendant quatre jours on ne le vit pas, parce qu’il était descendu vivre au Royaume des Morts, et pendant ce temps, là-bas, il avait acquis des flèches, et huit jours plus tard, il revint briller comme une grande étoile. Et il est notoire que ce fut alors qu’il commença de régner.

Celui qui sait, In Tlamatini – le chamane ou le lecteur des destins

Le Tlamatini: une lumière, une torche, une grosse torche qui ne fume pas. Un miroir perforé, un miroir percé des deux côtés.

L’encre noire et rouge lui appartient, les livres sont à lui.

Lui-même est écriture et connaissance.

Il est le chemin, le guide des autres.

Il conduit les personnes, il conduit les choses, il guide les affaires humaines.

Le bon Tlamatini est soigneux, il est celui qui préserve.

Il possède la sagesse acquise, il l’enseigne, il suit la vérité.

Maître de la vérité, il ne cesse de réprimander.

Il rend savants les visages d’autrui, il donne un visage aux autres, il affine leur visage.

Ils ouvrent leurs oreilles, il les éclaire.

Il est maître des guides, il leur donne son chemin, c’est de lui qu’on dépend.

Il place un miroir devant les autres, il les rend sensés, soigneux; il fait surgir un visage chez eux.

Il pose son regard sur les choses, règle leur chemin, il dispose et ordonne.

Il applique sa lumière sur le monde.

Il connaît ce qui est au-dessus de nous, il connaît la région des morts.

Le Tlamatini, homme sérieux.

On est réconforté par lui, on est corrigé, on est enseigné.

Grâce à lui on humanise ses passions, grâce à lui on reçoit un enseignement strict.

Il réconforte le coeur, il réconforte les gens, il aide, il porte remède, il guérit tout le monde.

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